Récit Intime de Mon Engagement spirituel
Introduction à ma révélation spirituelle et rencontre avec l’islam
La période la plus marquante de ma vie a été lorsque j’ai embrassé l’islam. À cette époque, je me faisais appeler Hamza et j’avais une trentaine d’années. Ce changement spirituel a eu lieu après la conversion de Dawud, le frère de mon ex-femme, qui m’a convaincu de suivre sa voie. Cela a marqué le début d’une nouvelle phase de notre vie, où la recherche spirituelle est devenue une quête personnelle importante, élevant mes deux filles aînées dans cette religion.
Je rédige ce récit pour plusieurs raisons. Tout d’abord, je souhaite laisser une trace de cette période significative de ma vie. Ensuite, je veux transmettre à mes enfants les plus jeunes, qui ignorent tout de cette période, cette partie de mon histoire, et la partager avec eux pour qu’ils comprennent les choix et les expériences qui ont façonné leur père. Enfin, à travers ce texte, je souhaite partager mon expérience avec un public plus large, pour aider les personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux et ma chaîne YouTube à mieux me connaître, mais aussi pour offrir un témoignage qui pourrait inspirer ou informer ceux qui traversent des chemins spirituels similaires.
La conversion sous l’influence bienveillante de Dawud
En me convertissant, ma routine quotidienne a complètement changé. Moi qui avais l’habitude de veiller jusqu’à pas d’heure, je me suis soudainement découvert une « passion » pour les levers aux aurores pour la prière du Fajr. J’ai même réussi à respecter les cinq prières quotidiennes et à suivre les préceptes du Coran, malgré parfois, voire souvent, des doutes. Mes relations personnelles, y compris avec ma famille, ont également été chamboulées. Certains étaient sceptiques, d’autres intrigués, et tous essayaient de comprendre cette nouvelle direction que ma vie avait prise. Malgré les défis et les incompréhensions, cette période de ma vie a été marquée par une profonde paix intérieure et un sentiment de but renouvelé.
Ma première rencontre avec l’islam a été marquée par une curiosité grandissante et un désir de comprendre cette foi qui avait tant influencé Dawud. À travers lui, j’ai été introduit aux Frères du Tabligh, un mouvement islamique dont la mission était de raviver la foi musulmane par la prédication et l’éducation. Leur dévouement et leur engagement envers leur foi étaient impressionnants et contagieux.
Les Frères du Tabligh : une fraternité spirituelle et transformative
Le mouvement des Frères du Tabligh, également connu sous le nom de Tablighi Jamaat, a été fondé dans les années 1920 par le théologien indien Muhammad Ilyas. Ce mouvement avait pour objectif de revitaliser la foi islamique et de rappeler aux musulmans l’importance de la pratique religieuse et de la prédication. Les activités des Frères du Tabligh se concentraient sur des campagnes de prédication appelées « FîsabîlilLâh », où les membres voyageaient de ville en ville et même de pays en pays pour inviter les musulmans à revenir à une pratique plus stricte de leur foi.
Ces voyages de prédication étaient organisés en petits groupes qui visitaient des mosquées, organisaient des cercles de discussions religieuses et partageaient des expériences et des enseignements islamiques. L’impact spirituel de ces activités sur ma vie a été profond. J’ai appris l’importance de l’humilité, de la simplicité, et surtout de la fraternité musulmane. Les valeurs prônées par les Tablighs, telles que la générosité, la bonté, et le rappel constant de Dieu, ont transformé ma perception de la vie et m’ont aidé à développer une spiritualité plus ancrée et authentique.
Parallèlement, ma pratique de l’art du bonsaï, qui demandait un soin quotidien méticuleux, constituait une barrière physique qui m’empêchait de partir plus de trois jours. Cette exigence m’a peut-être grandement influencé dans mon parcours spirituel et mon endoctrinement, me permettant de conserver mes questionnements et mes doutes.
Mon quotidien de croyant musulman : une immersion totale
Ma vie de musulman a été caractérisée par une pratique rigoureuse et sincère de la religion islamique. Pendant presque quinze ans, j’ai essayé de m’améliorer constamment dans ma foi en respectant les enseignements du Coran et en suivant les principes que j’avais appris avec les Frères du Tabligh. Les prières quotidiennes faisaient partie intégrante de ma routine, me permettant de rester connecté à Dieu et de rechercher Sa guidance à chaque étape de ma journée.
Cette période a été marquée par des moments de certitude totale, où je ressentais une paix profonde et une satisfaction spirituelle. Cependant, il y avait aussi des périodes de doute et de questionnement. Les défis de la vie quotidienne mettaient parfois ma foi à l’épreuve, mais ces expériences étaient aussi des occasions de renforcer ma croyance et de chercher des réponses au plus profond de moi-même.
L’expérience de la vie musulmane m’a apporté une discipline personnelle et une conscience constante de la présence divine. Les valeurs de patience, de tolérance, et de persévérance que j’ai cultivées grâce à l’islam ont influencé de nombreux aspects de ma vie, de mes relations personnelles à ma façon de voir le monde. De plus, ma dévotion à l’art du bonsaï, qui exigeait une attention et un soin constants, exacerbait parfois les tensions entre ma pratique religieuse et mes autres responsabilités, enrichissant ainsi mes questionnements et mes introspections.
Le mariage, les défis interculturels et le retour aux idées anarchistes
Mon mariage avec une belle Marocaine musulmane en 2007 a marqué le début du déclin de ma pratique religieuse après presque quinze ans de dévotion. Cette relation, bien que précieuse à plusieurs égards, a également été le catalyseur de changements profonds dans mes croyances spirituelles. Ce fut après son arrivée en France que j’ai progressivement commencé à m’éloigner de l’islam, retrouvant petit à petit mes anciennes idées anarchistes.
La transition a été difficile et confuse. Les tensions liées à nos différences spirituelles ont révélé des vérités que j’ignorais depuis longtemps. Malgré son riche bagage culturel, Safae n’a pas réussi à maintenir sa pratique religieuse en dehors de son environnement familial d’origine. Nous avons fini par nous séparer peu de temps après notre arrivée en Bretagne. De mon côté, des doutes et des questions ont émergé, mettant en lumière une incompatibilité croissante entre ma foi islamique et mes idéaux personnels.
Au final, cette période de retour à mes convictions anarchistes avec plus de sagesse et moins de conneries, a coïncidé avec une phase de réflexion intense sur mon identité et mon cheminement spirituel. Cet épisode de ma vie a consolidé mon respect pour la diversité des croyances et m’a aidé à comprendre l’importance de rester fidèle à soi-même tout en respectant les choix spirituels des autres.
La sagesse d’un voyage spirituel vers un état sans Dieu ni maître.
Regardant en arrière, cette période de ma vie où j’ai embrassé l’islam et vécu en tant que musulman a été profondément formative. Elle m’a apporté une richesse de connaissances et d’expériences qui ont façonné ma compréhension du monde et de moi-même. Les moments de paix et de certitude ont été précieux, tout comme les défis et les doutes qui m’ont poussé à approfondir ma quête spirituelle.
Cette expérience m’a enseigné l’importance de la tolérance, de la patience et du respect des croyances des autres. J’ai appris que la spiritualité est un voyage personnel, unique à chacun, et que la vie est une série de phases qui contribuent toutes à notre croissance et à notre épanouissement.
En retrouvant mes convictions anarchistes, j’ai compris que la quête d’un état « sans Dieu ni maître » n’est pas simplement une utopie fascinante, mais une voie véritablement porteuse d’espoir. Cette idéologie résonne profondément en moi, car elle incarne la liberté totale et le respect mutuel au-delà des contraintes spirituelles et autoritaires. Malgré les divergences et les changements, cette période restera gravée dans ma mémoire comme un chapitre significatif et enrichissant de ma vie. Mon voyage spirituel m’a non seulement offert une perspective différente mais a aussi conforté mes aspirations vers une existence libérée de toute domination.
4 commentaires sur “Au Nom de la Foi”
Je respecte et partage tes valeurs
Mais je n’ ai pas ta croyance en Dieu, Allah ou quiquonque .
Le plus important c’ est de vivre, avancer et profiter de notre petite vie!
Cordialement
David
Cher David,
Je comprends et respecte totalement ta perspective. Chacun a ses propres croyances et valeurs qui guident sa vie. L’essentiel est en effet de vivre pleinement, d’avancer et de profiter de chaque instant que nous offre cette vie. Je t’invite à lire la conclusion du recit.
Merci pour ton partage sincère.
Cher cousin,
Ton parcours raisonne en moi. Je comprend ta recherche de spiritualité. Bien que la religion islamique ne m’ai jamais attirée. Par ta culture du bonsaï, tu te rapproches d’une idéologie plutôt asiatique. Depuis 12 ans, je pratique le yoga et je retrouve dans tes instants de bonheur, de partage et de « laisser-aller » toute la philosophie indouiste. Pas de dieu, juste la connexion avec la nature et l’univers.
Chère cousine,
Merci pour ton message touchant. Je suis ravi d’apprendre que tu trouves un écho dans ma recherche de spiritualité. C’est vrai que la culture du bonsaï et la pratique du yoga nous rapprochent d’une certaine philosophie de vie, axée sur la connexion avec la nature et l’univers.
Je comprends que la religion islamique ne t’attire pas, et c’est tout à fait légitime. Chacun a son propre chemin spirituel. J’apprécie vraiment ton message sur ces sujets, et j’espère que nous pourrons continuer à partager nos réflexions et nos expériences.
Prends soin de toi et à bientôt !
Je t’embrasse,
Hervé